Rien de nouveau sous le ciel ?

Mon travail est organisé en séries de narrations poétiques, qui s’appuient sur 3 variables :
La première est la recherche de la ligne, pas seulement comme élément relationnel entre espace bi et tri-dimensionnel mais plus particulièrement comme « unité de base » dans la définition des réseaux.

Actuellement j’ai un intérêt particulier pour la ligne mêlée, une fois que cela crée un réseau de schéma, modulé et spontané, qui invoque des idées de chaos, de mouvement continu (temps) et nous ramène aux connections de différents univers où nous évoluons (visible/ invisible, réel/virtuel) révélant simultanément, ses propres complexités et ressemblances en proposant des parallèles avec des sphères variables du vécu humain.

La deuxième variable a comme base la réflexion sur le processus de la perception de l’image, du visuel avec lequel nous construisons notre mémoire. Nous faisons notre propre choix en projetant nos pensées, nos désirs et nos rêves et la variable est donc une faculté différenciée – non seulement pour les questions qui appartiennent à la faculté de chaque être humain mais aussi pour des questions culturelles et/ou temporelles – elle traduit la multiplicité de «réalités» à chaque fois plus absorbante qui nous enveloppe (ou paraît enveloppée) et ouvre l’espace au questionnement.

La dernière respecte les notions de sacré/profane, temps/cycle et transformation/éphémérité, qui sont présentes dans l’histoire de chacun d’entre nous, aussi comme dans la mémoire cosmologique de l’univers, qui nous invite à une réflexion sur l’équilibre des choses – tout ce qui est visible et matériel, tout ce qui possède son complément, l’esprit ou son essence.

Les séries se structurent autour du dessin, de la sculpture/objet, de l’installation, des nouvelles technologies, des multimédias, sauf que chaque discipline présente toujours une image parcellaire d’une « big picture », à laquelle il est impossible d’accéder de façon pleine.

Les matériaux utilisés dépendent de l’objectif de chaque série, mais j’ai un intérêt particulier pour les polymères, le verre acrylique, pour les réseaux ou les laines métalliques, des matériaux qui évoquent la légèreté, la transparence et le brillant.

A chaque exposition, je prétends séduire et questionner l’observateur, pas seulement à travers l’organisation de la mise en espace (montage, illumination et son), mais aussi par l’attention particulière que je donne à la construction des images.

Ana LIMA-NETTO